SLM2016: Curium rencontre Delaf et Dubuc
Curium: Est-ce que vous vous êtes basés sur des faits vécus pour écrire les Nombrils? Est-ce que vous avez déjà connu une Vicky ou une Jenny dans la vraie vie?
Dubuc: Heureusement pas! [rires] J’ai quand même étudié dans une école de filles, donc il y avait de la fille… [rires] Mais non, c’est pas des personnages en tant que tels qui ont démarré la série, nous, on est vraiment parti du titre, on est parti des Nombrils, de l’idée de faire des personnages dont on voit le nombril et qui se prennent aussi pour le nombril du monde.
DeIaf: On avait envie d’une série avec de l’humour acide, de l’humour un peu méchant, quelque chose qui égratigne un peu.
Curium: À quel point cette idée de départ a changé?
Delaf: Très vite on s’est rendu compte qu’à un moment donné, on pouvait pas toujours tourner sur le même principe de Jenny et Vicky qui tapent sur la tête de Karine, ça devenait un peu fatigant. C’est à ce moment-là qu’on a introduit le personnage de Dan. À partir du moment où Karine commence à tomber un peu amoureuse, on s’est dit qu’il lui fallait sa récompense, il fallait qu’elle puisse trouver son bonheur. En faisant ça, on a mis le pied dans un engrenage évolutif !
Curium: Est-ce que vos propres personnages ont fini par vous surprendre?
Dubuc: En fait, pour chacun de nos personnages, on a une ligne de vie. On a les événements principaux de leur évolution, c’est comme s’ils étaient sur des petits fils. On glisse des petites perles à chaque tome selon la trame narrative. Par exemple, l’hésitation de Vicky sur son orientation sexuelle arrive juste dans le tome 7. Mais nous, on le savait depuis longtemps !! On n’avait jamais l’occasion parce qu’on voulait l’amener avec des émotions, on voulait avoir l’espace pour faire ça. Il a fallu attendre.
Curium: J’ai remarqué qu’au fil des albums, le style du dessin a légèrement changé. Est-ce que c’était intentionnel ou c’est plus une évolution naturelle?
Delaf: Un peu des deux. Ça fait quand même environ 12 ans que je dessine ces personnages-là donc forcément je ne dessine pas exactement de la même manière qu’au début, ma technique s’est un peu raffinée, les choses ont évolué. Et aussi le fait que la série est devenue un peu plus réaliste. Il y a des choses qui passaient bien dans les premiers albums, par exemple Vicky avec sa grande couette un peu cartoon qui s’enroulait des fois autour des garçons… Eh bien, ça marche moins dans le tome 7. Il y a des choses comme ça que j’ai changées un peu graphiquement, mais globalement, c’est une évolution naturelle du dessin.
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